Ephrata, Pennsylvania

Mercredi 25 décembre 2013, 11:50 pm

Ephrata, Pennsylvania

Bon, ben voilà, un Noël de plus, comme disent les vieux…

Mais bon, c’était sympa, même si c’est assez différent d’un Noël comme on a chez nous. Pas de réveillon le vingt-quatre au soir ici, juste une soirée comme une autre, et puis une grosse bouffe le vingt-cinq, un peu quand tu veux au cours de la journée, après avoir bien sûr ouvert les cadeaux livrés durant la nuit par le Papa tout rouge de service…

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Et par-dessus le marché, j’ai eu droit à un joli cadeau rien que pour moi ce midi.

Et ouais, figurez-vous que Christophe, mon beau-frère, m’a emmené ce matin dans un champ d’une ville voisine, histoire de tirer un coup ou deux ensemble ! Je vous avoue que je n’étais pas très chaud au départ, surtout que je n’avais aucune expérience de ce côté là, mais Christophe m’a bien pris en main, et c’est un expert croyez-moi… Et puis il m’a dit que c’est une expérience qu’on doit absolument connaître au moins une fois pour être un vrai américain, alors je lui ai fait confiance. C’est donc lui qui a tout fait, je me suis juste contenté d’exécuter les consignes, sans broncher, et j’avoue que toutes mes appréhensions se sont vite envolées. Il a tiré le premier, il est très doué, et m’a laissé ensuite prendre les choses en main…

C’est drôle la vie quand même, on se dit jour après jour qu’on ne touchera jamais à ce genre d’engin, et puis un beau matin ça arrive, sans qu’on ne l’ai prévu, et finalement on n’en ressort pas traumatisé.

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Et je dois bien reconnaître qu’à mon tour, je m’en suis bien sorti et j’ai eu la cible en plein dans le mille !

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Alors je ne dis pas que je ferai ça tous les jours malgré tout, mais bon, de temps en temps, ça soulage !

Pendant ce temps, à la maison d’Ephrata, Jess aidait les enfants à découvrir, un à un, les innombrables cadeaux trouvés sous le sapin. On avait eu pourtant peur que le Père Noël ne nous trouve pas avec tous ces allers et venues dans le continent nord américain depuis des semaines, mais heureusement, il y est parvenu…

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À part ça, me demanderez-vous? Pas grand chose… C’est comme des vrais vacances, où les journées passent tranquillement, sans qu’il n’y ait d’impératifs, de missions impossibles à remplir en un délai record, un genre de retraite d’une dizaine de jours quoi…

Ducon se repose bien pendant ce temps, et Christophe lui a fait une super révision et nous a bien sauvé la mise d’ailleurs, car il fuyait légèrement à quelques endroits. Il est sensible des tuyaux notre vieux pépère, mais ça va mieux désormais.

Le Père Noël des camping-cars se demande toujours s’il va lui déposer un nouvel autoradio sous son pneu durant une de ces prochaines nuits, on va bien voir… Il devrait avoir droit aussi à de nouveaux rideaux dans la chambre des enfants, et peut-être une grande planche à poser sous notre matelas car Jess a le dos qu’est pas content la nuit…

Sinon, je passe pas mal de temps avec Christophe. Il est bon le Christophe…

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Il n’est pas venu aux Etats-Unis depuis quatre ou cinq ans je crois, et donc il se fait la tournée des trucs qui lui ont manqués le plus, comme aller faire le carton, comme à la Foire du Trône, dans les champs voisins.

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Qu’est-ce qu’on a fait d’autre de palpitant ? Ah ouais, on est allé prendre un petit-déjeuner dans un Diner, ce qui est toujours une expérience excellente, même si on n’a pas vu Fonzie ce jour-là, et ça c’est pas Coooooool…

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On est allé boire des coups aussi avec de vieux potes à lui, en terminant dans le bar où il trainait toujours quand il vivait dans le coin, le Dolly’s. C’était sympa… et arrosé !

Ça m’a rappelé mes virées au Pim’s, à Olivet, qui était mon QG à moi quand j’avais vingt ans à peu près, et où je passais toutes mes soirées de vingt-deux heures à la fermeture… J’en connaissais tous les recoins de ce bar je vous assure, et les flippers se souviennent encore certainement de moi là-bas…

Et puis voilà… on se balade aussi dans certains magasins, histoire d’aller acheter un peu d’huile pour les rhumatismes de Ducon, dans les boutiques photo, la routine quoi…

On a aussi fêté les soixante-dix ans de Jean-Maurice la semaine dernière, avec Christophe aux fourneaux, Jess et Jeanne au gonflage des ballons, et Jules et Jack pour les faire éclater au fur et à mesure !

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Je dis Jeanne au gonflage des ballons, c’est vrai… mais ce n’est pas tout ! Elle avait aussi sorti le sac de confettis si durement préparés, un par un, durant notre voyage, pour l’événement, et elle a grandement participé à la décoration du sapin de Noël installé dans le salon.

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La soirée s’est bien passée, on a bien mangé, tous les membres de la famille y sont allés de leur petit speech, ce qui est typiquement américain je crois, et assez touchant.

Et puis sinon, l’approche de Noël a pris la plupart du temps de nos journées depuis. On s’est fait la conférence de presse de fin d’année de Mister Obama qui a rassuré tout son petit monde en disant que tout allait pour le mieux, ce qui du coup a un impact assez étrange chez les habitants du pays qu’il gouverne.

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En effet, les gens, tranquillisés par ces bonnes nouvelles venues de tout en haut, peuvent immédiatement se rendre dans le supermarché le plus proche, un Wal Mart pour la plupart, et remplir le caddie de victuailles qui permettront de fêter dignement Noël, tout en arborant les plus joyeux sourires et ornements qui sont de mise pour l’occasion…

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On profite des joies d’être dans une maison au maximum aussi, notamment au niveau hygiène. Du coup, ils ont piscine quasiment tous les jours dans la salle de bain, et ils n’ont jamais été aussi propres, à part Jules qui arrive toujours à se planquer on ne sait où !

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Un peu de sport ne faisant jamais de mal, les enfants ont quand même eu droit à leur sortie au parc, Jack s’est même trouvé un vieux ballon crevé sur place, qui l’a occupé pendant un bon moment. Et puis les classiques balançoires sans lesquelles les enfants ne seraient rien…

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Et puis, c’est plus facile de faire des activités tous ensemble en ce moment car Jules est en vacances depuis le début de la semaine, après plusieurs semaines de bons et loyaux services pour le CNED.

Nos enfants arrivent même à cohabiter autour d’une table pour quelques séances de peinture ou dessin, et cela pendant plus d’une heure sans se balancer les petits pots de peinture à travers la tronche ! C’est fort, non ?

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Le vingt-trois décembre était un peu la dernière chance pour tout le monde de pouvoir regarder ce qui trainait dans les vitrines, alors on a organisé une virée dans les grands magasins, le Mall comme on dit ici. C’est un espèce d’endroit avec un million sept cent quatre-vingt- douze boutiques où tu trouves tout et surtout n’importe quoi, histoire de sauver la face le jour J.

Jeanne a tenu à se faire belle pour l’occasion, mais le seul problème est qu’elle s’est occupée de ça toute seule, alors le résultat a été pour le moins flippant, mais bon, je crois qu’elle était très fière d’elle…

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Une fois sur place, c’est le grand carnaval ! Je vous passe la visite des boutiques, j’ai abandonné au bout de la deuxième, mais sinon, tout est organisé pour vous faire passer toute la journée ici, jusqu’au dernier dollar !

Vous pouvez par exemple faire photographier vos gosses avec Santa Claus, mais préparez la monnaie, c’est vingt-deux dollars le souvenir !

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Et puis si l’hystérie de vos mouflets devient ingérable, il y a des espaces exprès pour eux, où vous pouvez les laisser péter les plombs avec d’autres allumés de service, ça met de l’ambiance croyez-moi…

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Bon, et puis pour finir, je dois bien vous l’avouer, je n’ai pas pu m’empêcher d’aller faire un petit tour au rayon lingerie – je ne suis qu’un homme après tout… – mais je n’ai rien pris pour Jess au bout du compte… Je ne sais pas pourquoi, ils ne m’ont pas émoustillés des masses ces ensembles aux couleurs douteuses…

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Vous imaginez bien qu’après tout ça, les enfants étaient rincés et pas bien vaillants durant le chemin du retour.

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Alors, comme c’était saoulant de rentrer à la maison et cuisiner vu qu’il était déjà tard, on s’est arrêté chez Monsieur King, mais pas Martin Luther pour cette fois, son prénom à celui-là c’est Burger… On s’est empiffré bien comme il faut de leur sublime nourriture et les enfants sont retournés s’éclater aux toboggans pour digérer.

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Le vingt-quatre décembre, comme je vous l’ai dit précédemment, on ne fait pas la fête à la maison, mais par contre on savait qu’il y avait un petit événement au restaurant en bas de la rue, le Hilltop, même que c’est l’ancien fiancé de Jess qui tient la boutique…

On avait compris qu’il y avait une petite boum organisée pour les enfants, c’était de onze à quinze heures trente je crois, alors Jeanne se faisait déjà une joie d’emmener son papa danser sur le dance floor, et puis comme ça, ça permettait à Jess d’en faire de même avec son ex en douce… Non mais je rêve !

Mais la déception a été grande en arrivant pour ma petite princesse, car il n’y avait pas de danse au programme, et elle n’a ainsi eu plus rien d’autre à faire qu’à noyer son chagrin dans un verre de grenadine, tout comme l’ont fait ses frangins, pendant que nous on s’attaquait à la bouteille de blanc…

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Une fois rentrés, nous avons fait un petit tour en France pour voir la famille Gorin réveillonner sur skype, et on les a chopé entre les huitres et le chevreuil, les salopards… C’est toujours un grand moment Noël chez nous, et c’était cool de voir que ça ne change pas.

Alors pour se venger, on a préparé des cookies pour le Père Noël, et puis un peu pour nous, sous la direction de Jess, experte en la matière. C’est sympa de lui préparer un peu à bouffer, et on lui sert un verre de lait aussi, et puis les enfants peuvent lui dire un petit mot par le conduit de la cheminée avant d’aller au lit, même que Jeanne a voulu y retourner toute seule pour lui redire quelque chose. J’aurais aimé entendre ce qu’elle lui a raconté, ça devait être du genre : « Bon, d’accord, j’ai bien fait une bêtise ou deux, mais bon, tu vas quand même tout m’emmener ce que je t’ai commandé, hein ? »

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Allez, OK les enfants, il est temps de s’endormir maintenant, sinon il ne va pas passer le Père Noël… Et puis nous, on va l’attendre, pour être sûr qu’il n’oublie personne. Par contre, on a allumé un feu avec les fausses bûches, tu sais, les trucs où il faut d’abord faire brûler l’emballage…

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J’espère que ça ne va pas lui cramer sa robe quand il va descendre, ça risquerait de le vexer et il serait capable de se barrer sans nous laisser les cadeaux !

Ephrata, Pennsylvania

Jeudi 19 décembre 2013, 04:15 pm

Ephrata, Pennsylvania

J’ai fait un bien étrange rêve la nuit dernière… On s’était garé dans je ne sais quelle ville des États-Unis, dans un quartier assez chic où on savait que les camping-cars n’étaient pas forcément les bienvenus, on avait passé la nuit et le lendemain matin, une femme vivant dans le coin est entrée chez nous et en guise de protestation, a commencé à nous balancer de la bombe lacrymo dans la tronche ! Je l’ai alors rejetée dehors, et je lui ai collé trois directs en plein dans la figure, et puis après, je l’ai laissée par terre dans la rue…

Bizarre, non ? Moi qui ne me suis jamais battu de ma vie, ce n’est sûrement pas contre une femme, aussi conne soit-elle, que je me vois débuter cette nouvelle activité…

Enfin bon, pour le coup c’était fait, et après je n’avais qu’une seule peur, c’est que quelqu’un m’ait aperçu en train de faire mes exploits et me dénonce, et je me voyais déjà faire la une des journaux locaux, menottes aux poignets, le lendemain.

Au moins, l’avantage, c’est qu’avec le stage en prison dont j’aurais hérité, la question de la prolongation ou non de mon visa ne se serait plus posée!

Mais je ne peux malheureusement pas vous raconter le dénouement de cette sombre histoire, puisqu’à ce moment-là, je me suis réveillé.

Comment on peut faire des rêves aussi débiles sans blague ? C’est peut-être parce que j’avais trop mangé au dîner… ou trop bu ?

Mais bon, c’est pas de ma faute quand même ! Hier, c’était la dernière fois que le père de Jess, Jean-Maurice, avait soixante-neuf ans, alors il fallait bien fêter l’événement tout de même…

Et puis aujourd’hui, fatalement, c’est la première fois qu’il en a soixante-dix, donc je vais encore devoir me préparer à de drôles de rêves, me connaissant…

Peut-être que je vais gagner un Oscar à Los Angeles ? Ou alors je vais me retrouver sur le dos d’un dauphin, à fond la caisse, à surfer sur les vagues de l’océan Pacifique ? Ou alors je serai en survêt devant la télé, hésitant entre toutes les chaines qu’on me propose, tout en me gavant de pop-corn et de Coca en attendant l’heure du dîner… Ah non, ça c’est le rêve américain, tout le monde l’a fait celui-là !

Vous l’avez compris, nous voici revenu à Ephrata, Pennsylvania, chez les parents de Jess. Comme c’était prévu – ce qui veut dire que pour la première fois, on réussit à faire un truc qu’on avait prévu au départ ! – nous sommes revenus ici pour fêter Noël en famille. Ce qui veut dire qu’on va manger sur des chaises autour d’une table pour les repas, on va dormir dans un grand lit la nuit, on n’aura pas de bruit de moteur en musique de fond la plupart du temps… le grand luxe quoi !

Et en plus, et c’est magique pour les enfants, on a de la neige pour Noël ! Les deux grands, Jules et Jeanne, en ont déjà bien profité hier dans le jardin. Jack, quant à lui, attendra qu’on lui trouve une tenue d’hiver pour y avoir droit.

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C’est sûr que ça change de climat par rapport à la Floride. Quand je pense que la semaine dernière, on était en maillot de bain, en train de faire des plongeons dans l’eau à vingt-cinq degrés, ce n’est plus le même tableau ici !

Mais ils fêtent de la même façon cet événement au soleil aussi, rassurez-vous… et bien que la neige ne soit pas au rendez-vous, ils ne lésinent pas sur la déco !

Vous voulez savoir à quoi ça ressemble une maison américaine qui s’apprête à passer Noël dignement ? Il faut d’abord se procurer le fameux sapin, et puis une fois qu’on l’a, le faire disparaître ! Comment on fait pour ça ? Ce n’est pas compliqué, on le gave de boules, guirlandes, anges et statuettes de toutes sortes, bougies et j’en passe, tout ce que tu trouves à accrocher sera le bienvenu, tant qu’à la fin, il ne reste plus une seule branche disponible ! Et puis il y a aussi la crèche, et le Père Noël, quel que soit sa taille ou la matière avec laquelle il est fait, mais il en faut partout !

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C’est certain que, quand tu n’es pas habitué, ça fait légèrement surchargé comme ambiance, mais bon, on s’y fait vite, et puis ça plait énormément aux gamins.

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Cette maison magique dont je vous parle, c’est celle d’Ellie, la meilleure amie de notre copine Bonni. Ellie habite près de Palm Beach, en Floride, et on l’avait appelé histoire de passer lui dire un petit bonjour. On savait en plus que cela ferait plaisir à Bonni qu’on passe la voir.

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Le moins que l’on puisse dire, c’est qu‘elle sait recevoir Ellie… Elle nous a gardé à déjeuner et il y en avait plein la table, et que des bonnes choses, à manger et à boire. Même le Père Noël a eu du mal à s’en remettre…

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Jeanne a passé une journée de rêve, au milieu des peluches, avec sa nouvelle robe offerte par Ellie, et devant la table de maquillage !

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Ellie nous a montré quelques albums photos de sa jeunesse passée à Manhattan, on y a même vu Bonni car elles sont amies depuis toujours, c’était génial.

La suite de notre remontée vers le nord nous a conduit à Cape Canaveral, le pays des fusées et de la conquête de l’espace. On a visité deux petits musées très intéressants, et très gratuits, consacrés à l’aérospatiale. On y a vu des moteurs de fusée, tellement grands qu’ils rendraient Ducon fou de jalousie.

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Heureusement, il n’était pas avec nous et je ne lui ai pas montré les photos…

On a aussi vu des petits robots, des combinaisons de cosmonautes, et surtout, une authentique salle de contrôle.

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Alors là, on s’est bien marré ! On a appuyé sur tous les boutons qu’on trouvait, et comme ça, je peux vous dire que pour le prochain lancement de fusée, les ingénieurs vont s’arracher les cheveux pour tout remettre en ordre !

S’ils ne refont pas leurs réglages initiaux, le prochain vol les enverra sur Pluton, mais en passant d’abord par la Lune, Saturne et Dijon !

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Voilà, après ça, on pouvait dire qu’on en avait fini pour de bon avec la Floride, même si on a zappé LA VILLE que 99% des gens, surtout accompagnés d’enfants en bas âge, n’auraient raté pour rien au monde. Et oui, on n’est même pas passé à Orlando, terre d’accueil des marmots du monde entier, avec son fameux Disneyland en point d’orgue ! C’est salaud non ? On est vraiment des parents indignes mais bon, on ne leur a pas dévoilé l’existence de cet  « Île aux Enfants » made in America, et puis il vaut mieux voir de vrais alligators qu’un mec payé huit dollars de l’heure pour se déguiser en souris géante…

Ah si, on a quand même visité rapidement Saint Augustine, juste avant la frontière avec la Géorgie, mais la ville n’est pas géniale. Par contre, ils savent bien décorer les palmiers de Noël là-bas !

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Ensuite, l’idée était de remonter les États sans perdre trop de temps car on voulait arriver à temps à Ephrata pour l’anniversaire du papa de Jess, c’est-à-dire ce soir, et on avait un peu plus de mille miles à avaler pour atteindre notre but.

Cela ne nous a pas empêché de voir deux ou trois jolis coins au long de la route, notamment Jekyll Island, Georgia. En plus, le Père Noël était en virée le même jour sur l’île et Jess se faisait déjà une joie de permettre aux enfants d’aller lui tirer les poils de la barbe, mais la visite était payante ! Et oui, c’est comme ça l’esprit de Noël ici, si tu veux que le vieux papy vêtu de rouge t’engloutisse de cadeaux, il faut non seulement être sage toute l’année, mais en plus il faut raquer ! Allez, même destin pour toi que Disneyland la veille, on passe à autre chose…

Et du coup, ça développe l’imagination ce genre de déception, alors nos gosses se sont déguisés en Père Noël eux-mêmes, et l’affaire était très vite oubliée…

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La suite de la visite de l’île a été bien sympathique, au milieu de la végétation si particulière des États du sud et avec une petite balade à vélo pour les enfants.

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Pour finir, on s’est promené sur une plage peuplée d’arbres morts, où pas loin de l’être, qui donnent à cet endroit une espèce d’ambiance futuriste assez étrange, genre fin du monde, ou qui font plutôt penser à ces films qui se passent tu ne sais pas à quel siècle, ni à quel endroit, avec des acteurs habillés n’importe comment pour faire encore plus planer le doute…

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N’empêche que c’est ici qu’on a aperçu pour la première fois quelques dauphins dans l’océan, et ça c’était une belle surprise.

Par contre, des tortues, on n’en a pas vu, sauf celles qui sont dessinées sur le bitume, mais c’est déjà ça…

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Avant d’aller à la rencontre des deux Caroline, celle du Sud puis celle du Nord, on a fait un petit passage à Savannah, tout en haut de la Géorgie. On peut rencontrer toutes sortes de femmes là-bas vous savez.

Les premières qu’on a vues sont faites de pierre, et vous glacent le sang. On les trouve au cimetière Bonaventure. Cet endroit est cependant magnifique, une sorte de Père Lachaise local, et peu bruyant !

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Les suivantes sont faites de cire, ou de porcelaine, je n’ai pas eu l’honneur de pouvoir les toucher pour vous confirmer le matériau, mais ce qui est sûr, c’est qu’elles ne sont pas très causantes…

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Elles ont en tout cas attiré toute l’attention, et l’admiration, de Jeanne, principalement grâce à leur tenue je pense…

Enfin, les dernières, je n’ai pas eu l’occasion d’aller les voir, mais je suis sûr qu’elles devaient être très sympathiques…

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La journée s’est finalement terminée sur un joli navire, dont nos chérubins étaient les capitaines, et je crois qu’ils ont fait un fabuleux voyage.

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Ce qu’on remarquait au fil de notre remontée le long de la côte Est, c’est que la température déclinait au fur et à mesure, et on a ainsi décidé d’abréger les visites pour filer au plus vite en Pennsylvanie et reporter ce qu’on allait louper au mois de janvier.

La seule ville dans laquelle on s’est arrêté ensuite fut Charleston, South Carolina, avec ses jolies maisons encore teintées de l’accent du Sud, charmante petite ville…

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Ensuite, au menu, une journée complète à rouler pour essayer de rejoindre avant le soir Ephrata et la maison familiale. En plus, comme Christophe, le frère de Jess, était censé arriver de Chamonix ce même jour pour les fêtes, c’était d’autant plus important d’y arriver le plus vite possible.

On a ainsi englouti les États de Caroline du Sud, du Nord, de la Virginie et enfin du Maryland en un temps record pour arriver en début de soirée à destination et faire la joie de la famille.

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La neige étant bien présente dans le coin à notre arrivée, on n’a pas pris le risque de descendre la pente qui mène à la maison, et on a laissé Ducon roupiller dans le jardin des voisins du dessus.

Les retrouvailles se sont très bien passées, et la soirée aussi : restau pour les mecs avec chicken wings au programme, et relax à la maison pour les filles et les enfants.

Une bonne nuit pour récupérer de ce marathon et nous voilà prêts le lendemain matin à changer de terrain de jeu. Adieu le sable fin, les plages et les vagues de l’océan, adieu les maillots de bain, les châteaux de sable et la collecte de coquillages, et place maintenant aux combinaisons, bonnets et gants, place au bruit sourd des bottes s’enfonçant dans le grand tapis blanc, place à la neige !

On a profité du soleil qui a fait fondre un peu la neige pour ramener Ducon devant la maison, il se sentira ainsi moins seul pendant ses vacances… et puis je suis resté pas mal dehors à jouer avec les deux grands.

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J’ai fait une petite séance de portraits de Christophe et de son nouveau look (même son père a eu du mal à le reconnaître en allant le chercher la veille à l’aéroport).

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Il a une bonne tête comme ça je trouve.

Enfin, on a fini l’après-midi en allant rendre visite à un drôle de monsieur qui a inventé une machine à faire des sapins de Noël ! C’est vrai, c’est un appareil rouge, à roulettes, et quand il appuie sur des boutons, puis tourne des manivelles, soudain un sapin apparaît et tu le ramènes à la maison cinq minutes plus tard. Sympa, non ?

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Il ne nous reste plus qu’à le décorer, préparer un bon repas et fêter comme il se doit le passage de Jean-Maurice vers une nouvelle décennie.

Il y a quand même pire comme programme, non ?

Palm Beach, Florida

Mercredi 11 décembre 2013, 10:30 pm

Palm Beach, Florida

« Chaire Mamy,

je t’envoit  sette laitre pour te dir ke tou va bien en Flauride è kil fé trait bô issi. On se bègne tout lé jourds é leu souard, papa il meu fais l’ékolle é il é trait kontent de môa, sûr tou an frenssait !

On a vus dé crocrodils, des zigouannes et bocout de palmiés, cé jeauli !

Je teu lèsse, je doit fair ma laitre o Paire Nowell…

Je tème Mamy, fé des bizou à Tatteu, Phanète é Nikolla.

Ton peti Jule. »

J’ai toujours su que je ferais un bon instituteur de toute façon, je n’avais aucune crainte à ce sujet. Et puis ça permettra à Jules d’attaquer le CM1 dans de super conditions l’année prochaine, quand il retrouvera son école.

Et puis il a raison, c’est vraiment la belle vie ici…

En fait, la Floride en décembre, c’est un peu comme les vacances du mois d’août en France, si tu pouvais réunir les vagues de l’océan atlantique avec la température de l’eau de la Méditerranée.

Ah, je vous jure, j’étais en train de reprendre mon souffle tout à l’heure entre deux déferlantes, parce que c’est vrai que ça cartonnait pas mal cet après-midi, et je me disais qu’on s’emmerdait quand même pas cet hiver chez les Gorin… Faut juste faire hyper gaffe aux coups de soleil, mais avec une bonne crème, t’es tranquille !

Bon, ça va, je rigole, j’ai le droit, non ? Et puis tout n’est pas si rose si ça peut vous rassurer… Il a quand même fallu éviter les alligators, et ça c’est pas du gâteau, y’a des moustiques qui n’arrêtent pas d’embêter ma femme et mes gosses – moi, je dois pas avoir du bon sang parce qu’il ne se frottent pas à moi – et puis, j’ai même vu un nuage aujourd’hui dans le ciel ! Non mais qu’est-ce qu’il vient s’inviter au milieu d’un bleu aussi pur ce nuage à la con, c’est le genre de truc qui me bousille ma journée !

Mais ces petites journées à la plage sont arrivées à point nommé car après notre expédition dans le parc des Everglades, il nous fallait récupérer un peu…

Cela dit, le second jour a été plus tranquille, mais très intéressant tout de même. On a commencé par passer dans une ferme, « Chez Robert », où l’on trouve absolument de tout : des tournesols livrés sur place à la première heure, des fruits et légumes plus beaux les uns que les autres, des chats qui montent la garde sur la marchandise, et même les avis de naissances dans les familles voisines !

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Ensuite, un peu plus loin dans le parc, on a fait quelques randonnées, et c’est lors de la première de celles-ci qu’on a rencontré un bien drôle d’oiseau… Comme je ne connaissais pas son nom, je l’ai baptisé le « Quibougepas », parce que c’est vraiment un oiseau qui ne bouge pas.

Au début, tu le vois de loin, tu te dis « Ouah, classe le truc, il ne faut pas que je le loupe celui-là… ». Alors, tu t’approches tout doucement, histoire de ne pas le voir te filer devant les yeux au moment où tu vas faire ta photo, et puis « Clic ! », c’est dans la boite !

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Et puis comme il ne bouge pas – ben oui puisque c’est un « Quibougepas » comme marque le volatile – tu en refais une, et puis une autre, et puis y’a un moment où t’es pas loin d’être remonté contre lui, du genre : « Bon, ben OK l’oiseau, ça y est, je l’ai faite la photo, tu peux te tirer maintenant ! Tu m’entends ? TIRE TOI !!! », mais il bouge pas…

Après, ça sert à rien de t’énerver plus que ça, parce que ce qu’il ne sait pas le « Quibougepas », c’est qu’hier, on a traversé tout le sentier des alligators et y’en n’a pas un qui a bronché, alors si il croit qu’il m’impressionne avec ses deux ailes déployés ce rigolo…

J’suis sûr que si j’y retourne demain, il a pas bougé cette andouille, tu parles d’une occupation !

Du coup, il nous a tellement vexé qu’on a axé la suite de notre balade sur la découverte des arbres du coin, et il y en a un paquet ! Et puis au moins, avec eux, t’attends pas des heures à attendre qu’ils s’envolent, ça ne bouge pas ces machins !

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La nature est tellement barrée ici d’ailleurs que certaines nouvelles espèces naissent du mélange de deux, ou trois arbres qui poussent au même endroit. C’est la cohabitation quoi…

« _ Bah, qu’est-ce que tu fous là, toi ?

_ Ben, je sais pas, ça a l’air plutôt sympa ici… et puis on va se tenir chaud »

Comme si ils n’avaient pas assez chaud tout seul, voilà qu’ils se mélangent…

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Un autre truc sympa de ce côté du parc, c’est qu’à un moment, tu te rends bien compte du pourquoi ils lui ont donné ce nom, Everglades. C’est à dire des marais à perte de vue.

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Le plus fou dans l’histoire, c’est qu’auparavant, c’est toute la Floride qui était comme ça, et, bien sûr, avec la naissance et le développement de villes comme Miami pour ne citer qu’elle, tout ce paysage a commencé à disparaître à une vitesse folle… D’où la création de ce National Park, afin de préserver ce qu’il restait de nature dans le coin.

Enfin voilà, tout ça pour vous dire qu’il y a encore de quoi faire de belles parties de cache-cache dans le coin, qu’on y fait de belles balades et que les couchers de soleil ne sont pas dégueu…

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Le seul truc un peu flippant, c’est que je suis monté sur le toit de Ducon pour faire la photo, et la distance du bas de l’échelle, à l’arrière du véhicule, jusqu’à la porte du côté pour retourner à l’intérieur, soit une distance de quatre mètres environ, m’a paru d’une longueur interminable, car tu es dans le noir et tu ne sais pas si un alligator t’a repéré et attend derrière le pneu de te chopper au passage !

Après ça, on a décidé d’aller encore plus bas, c’est à dire au point le plus au sud des États-Unis, Key West.

Moi, j’avais déjà fait le trajet jusqu’à Key West avec mon pote Seb. Si, si, je m’en rappelle très bien… on était chez lui dans le XVIIIème arrondissement de Paris, et on s’est fait toute la route sur Google Earth, ou un truc comme ça, et ça nous avait bien fait délirer de voir ces ponts – 42 pour être précis – se succéder pour enfin arriver au bout du cul-de-sac.

Là, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’américain ne s’emmerde pas avec les détails, et s’il faut t’emmener les bagnoles et l’électricité sur 120 miles (soit environ 180 bornes), il te les met les ponts et les pilonnes !

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C’est même ce qu’il y a de plus rigolo à voir quand tu vas là-bas, parce que les plages ne sont pas bouleversantes, et très rares en plus. Et puis quand tu te pointes en camping-car, tu n’es pas très intéressant pour eux, il n’y a que des Motels !

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Mais bon, c’est toujours drôle de débouler dans un endroit où tu te retrouves nez-à-nez avec un homard géant au bord de la route, où tu passes devant des maisons aux jardins sublimes, où il existe des cliniques pour mobylettes, où les murs des troquets sont tapissés de (vrais) dollars, et où même les flics ont le sourire…

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Et puis Jeanne a pu se trouver une nouvelle copine, ça change des chiens quand même ! Elle s’appelle Éva, et elle est bulgare.

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Je vous ai dit que les plages n’étaient pas terribles, mais j’ai exagéré un peu – comme souvent me direz-vous – car on en a trouvé une sur le chemin du retour qui était bien. On l’avait loupée à l’aller car elle était coincée entre deux ponts, un ancien qui ne sert plus et qui a été détruit en partie, et l’autre sur lequel on roulait !

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On y est resté toute l’après-midi, au milieu des cubains des environs venus passer leur dimanche à la plage, c’était bien cool.

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Et puis on n’allait pas voyager à travers la Floride sans faire un passage par Miami quand même ! En plus, on est vraiment passé maître dans l’art d’aller partout avec Ducon, et c’est une sacrée mission je vous signale, parce qu’il n’est pas discret le pépère…

C’est ainsi que l’on s’est retrouvé garé à deux blocs de South Beach pour l’après-midi, et sans me vanter, je pense qu’il n’y a pas des masses de camping-cars qui se sont offerts ce luxe depuis un bon bout de temps…

En parlant de luxe, on était garé à côté d’Ocean Drive, la rue où habitait, et où s’est fait fumé par la même occasion il y a quelques années maintenant, le créateur Gianni Versace.

Ocean Drive, c’est aussi le quartier Art-Déco de Miami. C’est ici que de nombreux propriétaires aisés avaient fait construire leurs appartements aux formes et aux couleurs très originales, devenus maintenant des hôtels et des restaurants longeant la plage.

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On s’y est un peu promené avant de se laisser attirer par la plage et une bonne baignade, histoire de se rafraîchir un peu.

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Le soir, on s’est éloigné de Miami pour trouver un parking où dormir, et c’est encore un nouveau Wal Mart State Park , comme dit Jess, qui nous a sauvé la mise. On s’y est garé, et puis un gars de la sécurité est venu nous voir pour savoir si on avait l’intention de dormir là, en nous précisant que ce n’était pas trop toléré, mais un petit peu quand même… enfin en gros, restez là mais ne dites pas que je vous l’ai dit !

Et le lendemain matin, ça a été le même discours avec Ismaël, un autre gars de la sécurité, qui est resté tchatcher au moins vingt minutes avec nous avant que l’on puisse décoller !

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Ensuite, on est parti se promener à Downtown Miami, au cœur de la ville si tu préfères. On y est allé en métro car on a laissé Ducon dans le parking d’une station de banlieue, au nord de la ville. Il a fallu négocier sec pour pouvoir laisser Ducon ici, car il n’y avait que des places de parking pour voitures, et comme nous on prend quatre emplacements quand on se gare, c’était tendu… Mais ils ont été sympas et on a même payé que le prix d’un emplacement pour la journée, et en plus le flic nous a conseillé sur les coins à visiter en ville.

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Et puis après, on a pris le métro avec Alberto… Mais oui, Alberto, c’est le mec qui nous a autorisé à rester sur le parking pour presque que dalle alors que normalement, c’est interdit avec ce genre de véhicule.

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C’est un bon le père Alberto… Il a commencé par bien nous faire flipper en nous disant qu’il ne comprenait pas ce qu’il se passait ce matin à Miami, car c’était bien chaud… Il y avait notamment eu, à la station Martin Luther King JR, encore lui, une fusillade une heure auparavant. Si ce pauvre Martin entendait ça, lui qui rêvait de régler les problèmes sans l’utilisation de la violence…

L’histoire, c’est qu’un mec avait tiré sur deux, trois personnes à je ne sais quel endroit de bon matin. Il est passé chez sa grand-mère pour lui emprunter sa caisse, et il s’est barré avec les flics à ses trousses. Il a percuté un arbre près de la station de Monsieur King Jr, a commencé à tirer sur les bleus, qui ont répondu de la même façon, mais en plus grand nombre, et ça fait qu’ils l’ont abattu.

C’est cool Miami, non ?

Et en effet, cette station était sur notre itinéraire pour aller en ville, et on a vu, en bas dans la rue (c’est un métro aérien), plein de bagnoles de police et tout le quartier fermé à la circulation. Il paraît que toutes les polices de la région ont été appelées au moment de la course poursuite car le mec n’en était pas à son coup d’essai, et environ 400 véhicules de police étaient regroupés dans le quartier au moment de la fusillade.

Bon, de ce qu’on a vu, il y en avait beaucoup moins, mais ça faisait déjà un petit moment que les faits avaient eu lieu…

Voilà, après Alberto nous a dit où il fallait s’installer dans le métro pour être sûr de ne pas être trop emmerdé pendant ton voyage, j’ai quand même réussi à être branché par un mec qui voulait savoir où j’avais acheté mon appareil photo, et combien il coûtait… Je m’en suis sorti en lui disant que je l’avais acheté d’occase et que je ne me rappelais plus du prix. Et puis après, j’ai serré les miches en priant qu’il ne me saute pas dessus d’ici notre arrivée.

Ok, on est arrivé, on est en ville, vivants tous les cinq, merci Alberto pour les petits tuyaux, et à une prochaine peut-être.

Le centre de Miami ressemble aux autres grandes villes américaines. La hauteur des buildings, le fourmillement des voitures qui descendent ou remontent les avenues, des chantiers gigantesques pour rajouter encore un peu de béton là où il n’y en avait pas assez, mais avec des cocotiers au milieu de tout ça, et le soleil qui te met en nage au moindre effort.

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On est aussi passé devant la salle du club de basket, le Miami Heat, qui a remporté les deux derniers championnats NBA.

C’est là que joue un certain Lebron James, plutôt adroit le type… D’ailleurs, je l’ai croisé  et on a joué deux minutes dans un playground à côté de la salle. Et bien, croyez moi ou pas, je lui ai mis une sacrée volée au Lebron, et il ne faisait pas le fier ! Je pensais que Jules avait fait des photos parce que je sens bien que vous n’allez pas me croire, mais il n’y avait plus de batteries dans l’appareil.

Enfin, au moins, j’ai une photo de la salle, avec le joueur en question sur l’écran géant, c’est déjà pas mal… et puis je sui sûr que ça plaira à mon pote Banban.

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On a aussi fait un petit tour dans le quartier cubain, et puis on a eu l’honneur et la chance de faire la connaissance de Maria. Elle zonait en ville avec son mec, dont j’ignore toujours le prénom, mais avec qui j’ai réussi à entamer un mini dialogue en espagnol dont je ne suis pas peu fier ! Ah, la magie du CNED…

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Maria, elle, ne parle pas. Ni espagnol, ni français, ni anglais… Maria est un iguane.

Alors dans ce cas, qui envoie-t-on chez les Gorin pour créer un dialogue dans de telles situations ? Jeanne bien sûr !

Le courant est très vite passé entre les deux créatures et elles sont vite devenues copines.

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Voilà pour Miami, c’était cool, et le seul regret que je peux avoir est d’avoir raté ma copine Estelle, qui était là plusieurs jours pour un reportage photo. En plus, je ne peux même pas vous dire depuis combien d’années je ne l’ai pas vue, alors cela aurait été d’autant plus drôle de se croiser ici. Au moins, on s’est donné quelques nouvelles, et puis va savoir, peut-être qu’on se verra en Californie ou je ne sais où dans le pays plus tard pendant notre voyage, si jamais elle revient pour d’autres photos.

Homestead, Florida

Jeudi 05 décembre 2013, 12:30 pm

Homestead, Florida

 « _ Allo ! C’est bien monsieur Jérôme Gorin à l’appareil ?

_ Oui, c’est bien moi… À qui ai-je l’honneur?

_ Commissaire Ducon, du commissariat de Belleville, dans le XIXème arrondissement de Paris !

_ Ben ça alors, j’ai déjà entendu votre nom quelque part… Vous n’auriez pas de la famille aux États-Unis par hasard?

_ Non, monsieur… Et puis nous ne sommes pas là pour parler de ça. Alors répondez à ma question s’il vous plait : où étiez-vous ces huit derniers jours s’il vous plaît monsieur Gorin?

_ Mais pourquoi me demandez-vous cela ? Il s’est passé quelque chose de grave monsieur le commissaire ?

_ Il y a que nous avons reçu moult plaintes concernant des vols de sacs à main dans votre quartier ces derniers jours et nous procédons à une enquête !

_ Ah, j’y suis… Enfin non, je n’y suis pas, enfin je veux dire dans le quartier… Je n’y suis pas car je suis en Floride actuellement… D’ailleurs, cela fait déjà huit jours qu’on y est en Floride. Vous connaissez, non ? En tout cas, je ne peux pas être un suspect crédible pour vous. Par contre, je peux peut-être vous aider, car si vous voulez dédommager toutes ces pauvres femmes en leur offrant au moins un sac, j’ai toute la matière première à disposition dans le coin ! Une vraie maroquinerie sur pattes ! Je vous assure, rien qu’avec tous les alligators que j’ai vus aujourd’hui, j’aurais déjà pu vous en confectionner un bon millier, de sacs ! Le plus compliqué, c’est de réussir à les vider de leur viande et organes en tout genre, et de leur coller une poignée au-dessus sans que ça les énerve… Parce que c’est vrai qu’ils n’ont pas l’air d’avoir bon caractère ces animaux, enfin au premier abord en tout cas…

_ Mais de quoi me parlez-vous monsieur Gorin, et qu’est-ce que c’est que cette histoire de maroquinerie sur pattes ou je ne sais quoi ?

_ Ben c’est parce que je suis pour de vrai en Floride monsieur Ducon ! Vous permettez que je vous appelle Ducon, monsieur le commissaire ?

_ Faites vite, je vous prie !

_ Donc, en Floride, il y a un immense National Park qu’on appelle les Everglades, et c’est ici que j’ai passé la journée d’aujourd’hui, avec ma femme et mes enfants, au milieu des alligators et autres animaux sauvages. C’est magnifique, vous devriez emmener votre famille ici pendant les vacances. Et puis je ne sais pas quel temps vous avez à Paris en ce moment, mais nous, on supporte difficilement le T-shirt tellement il fait chaud… Heureusement, il y a aussi de très jolies plages dans la région… Mais pour revenir à nos alligators, c’est certain qu’il y aurait ici de quoi fabriquer à toutes ces malheureuses de magnifiques sacs à mains made in Florida, encore faut-il d’abord les tuer, et ça, c’est une autre paire de manches…

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_ Mais je ne vous ai pas demandé de me confectionner des sacs, je vous ai juste demandé ce que vous avez fait depuis une semaine !

_ Ah, mais attendez, je sais comment on peut faire sinon ! Vous ne la connaissez pas cette histoire ? Je crois que c’est Coluche qui la racontait : C’est trois potes qui partent à la chasse aux crocodiles, mais ils n’arrivent pas à en tuer un seul car leurs balles ricochent sur la peau des animaux, alors ils vont voir un vieux bonhomme du coin, et lui demandent conseil. Le vieux, il leur dit que le seul moyen d’en dégommer un, c’est de viser son œil. Alors ils essaient les chasseurs, mais c’est trop dur parce que les yeux des crocos, c’est tout petit et on a du mal à les avoir…

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Du coup, le vieux leur dévoile son secret… Il leur dit d’apporter tous les matins un chou à la crème aux crocodiles, car ils adorent ça. Les trois compères prennent note et dès le lendemain, déposent un chou à la crème au bord de la rivière. Et en effet, un des crocos s’approche doucement, regarde un peu partout si ça ne sent pas l’embrouille, et il avale le chou à la crème avant de repartir dans l’eau… Les trois chasseurs retournent voir le vieil homme et lui disent que ça a marché, alors le vieux leur répond de faire ça tous les matins pendant une semaine. Et une semaine passe, et le même crocodile vient tous les matins prendre son petit chou à la crème, sans plus aucune appréhension… C’est alors que le vieux donne le dernier conseil aux trois novices : le lendemain, ils devront poser un chou de Bruxelles à la place du chou à la crème, et attendre la réaction du crocodile tout en se tenant prêt à dégainer… Et le jour suivant, ils déposent donc un chou de Bruxelles au bord de l’eau, et le crocodile arrive, comme d’habitude, se préparant à son petit festin quotidien. C’est alors qu’en s’approchant de la nourriture, il s’aperçoit que ce n’est pas ce à quoi il s’attendait, regarde les trois chasseurs, et leur dit, agacé : ”Ça, un chou à la crème? Mon œil!” en s’aidant de sa patte avant droite pour l’ouvrir le plus grand possible… Et c’est alors que ”Pan!”, les chasseurs tuent le pauvre animal sans lui laisser la moindre chance…

Alors, vous en pensez quoi de cette idée monsieur le commissaire ? C’est pas mal comme technique non ?

_ Vous me fatiguez monsieur Gorin, et puis je me demande si vous ne me menez pas en bateau avec vos histoires…

_ Ah non, le bateau, on s’est renseigné, mais c’est trop cher… Vous savez, les petits bateaux à hélices pour naviguer sur les marais, ça coûte un fric fou, et pareil pour les  vélos, la location, c’est hors de prix, alors je ne me suis pas emmerdé, je suis monté sur Ducon pour faire mes photos… Pas vous, monsieur le commissaire, bien évidemment… Je parlais du Ducon qui vit aux Etats-Unis, mon Ducon à moi.

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_ Et tout ceci ne me dit pas ce que vous avez fait auparavant…

_ Ben, avant, c’est comme je vous l’ai dit, monsieur le commissaire… on est arrivé en Floride le mercredi en fin d’après-midi, juste après avoir changé les batteries de Ducon, le mien. C’est fou d’ailleurs à quel point ça lui a donné une seconde jeunesse à cet asticot, car maintenant, il reste en autonomie toute la nuit, on n’a plus à chercher à se brancher si on a besoin de chauffage (comme si on en avait besoin, alors qu’il fait entre 25 et 30 degrés ici…), et en plus, on peut stocker des provisions dans le congélateur sans craindre qu’il ne s’éteigne au milieu de la nuit ! C’est pas beau ça ?

Ce sont les champs de coton qui nous ont accueilli à notre arrivée dans l’Etat, avec la lumière qui tombait tout doucement, c’était trop joli.

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On avait décidé de pousser jusqu’à la capitale, Tallahassee, car on avait trouvé un endroit pour fêter Thanksgiving le lendemain.

_ Certes, mais ça ne donne pas beaucoup de témoins qui peuvent me confirmer que ce que vous me dites est vrai…

_ Nous y arrivons, monsieur le commissaire… Comme on ne voulait pas fêter Thanksgiving en restant tous les cinq dans le camping-car, ni en allant dans un restaurant dépenser une fortune tout en essayant de contenir l’état semi hystérique dans lequel nos enfants entrent dès qu’ils restent assis plus de quatre minutes dans un lieu comme ça, on s’est dit qu’on allait partager ce repas avec des gens qu’on avait davantage envie de rencontrer pour l’occasion, puisque c’est aussi ça le principe de cette fête. Alors on a regardé les repas organisés sur les petites annonces, et on s’est pointé dans une église baptiste après leur avoir demandé si l’on pouvait venir.

Ben oui, tu crois quand même pas qu’on allait participer à un repas d’anciens combattants, venus avec le béret et les médailles, et qui te sort tout le long du repas ses exploits au Vietnam ou d’ailleurs, parce que moi, je me connais, je lui aurais dit de ne plus me gonfler avec ses conneries au bout de cinq minutes, et d’aller bouffer sa dinde chez lui en matant Rambo 18 !

Du coup, c’était sympa, on a déjeuné dans une grande salle à côté de l’église, on a été super bien accueilli, on s’est régalé, même les enfants, et ça s’est fini à l’américaine, on est reparti avec les restes qu’on a pu boulotter le soir même !

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Et vous pouvez aller leur demander dans cette paroisse s’ils se souviennent de nous monsieur le commissaire… c’est certain que oui, on était les seuls blancs dans la salle !

Après ce bon moment, comme on ne savait pas trop quoi faire pour occuper la fin d’après-midi, ben on est tombé en panne d’essence ! Heureusement, on était à un demi mile de la station, c’est-à-dire environ 800 mètres, donc la distance était relativement courte pour aller remplir deux gallons d’essence, ce que Jess s’est proposée gentiment de faire, histoire de digérer un peu de son repas du midi. Elle est arrivée comme la libératrice de la famille quelques minutes plus tard, et on a pu redonner des couleurs et de l’énergie à Bessie qui, décidément, subit tout plein de traumatismes en ce moment…

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Il était temps de se reposer un peu, et c’est sur le parking bondé d’un Wal Mart que nous avons décidé de nous échouer pour la nuit. Mais pourquoi bondé me direz-vous ? Tout simplement car nous étions la veille de Black Friday, le grand jour des soldes tant attendu par tout un pays ! Et économie oblige, le « Vendredi Noir » est bien plus bénéfique s’il commence dès le jeudi soir ! Du coup, les gens affluent devant le grand cirque, connaissant déjà parfaitement l’itinéraire dans les rayons qui va les mener au téléviseur tant attendu par toute la famille, ou alors le télescope dont tout le monde se contrefiche mais qu’on achète quand même parce que merde, t’as vu la bonne affaire que je fais en le prenant aujourd’hui !

En plus, ça ne veut plus rien dire ce Black Friday, car en fait, à l’origine, c’était censé coïncider avec le début des achats de Noël, dont bien sûr les jouets en première ligne. Mais tu penses bien que ça fait un bail qu’ils sont sortis les joujoux aux enfants, on n’a plus de temps à perdre avec ces coutumes à la con, on fait du business les gars !!!

Bref, on est allé y faire un petit tour comme on logeait pas loin, et Jeanne est encore tombée sous le charme d’un nouvel animal, un poney ce coup là, mais on a réussi à lui faire comprendre que le poney, il reste à l’écurie, et que l’écurie, c’est Wal Mart !

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Mais elle est pas folle la gamine, et elle a réussi à nous en faire une belle ensuite : Elle nous a sorti une liste de cadeaux de Noël aussi longue que le manuscrit original du bouquin de Kerouac, « Sur la route », mais en essayant de nous expliquer que c’était pour notre bien. Ben ouais, comme ça, on n’aura pas à dépenser trop d’argent pour les lui acheter à d’autres occasions de l’année, puisque c’est le Père Noël qui va raquer pour tout à la fin du mois ! OK ma chérie, je lui en parlerai au Père Noël, et puis on verra bien comment il réagit… et ce qu’il peut faire pour toi !

_ Monsieur Gorin, vous vous égarez dans vos explications… Allez à l’essentiel s’il vous plaît !

_ Ben, vous me demandez ce que j’ai fait, je vous le dis moi… Alors, le lendemain, on a poursuivi notre descente vers le sud, et on s’est arrêté à Mayo, histoire de voir un peu à quoi ressemble une ville de la Floride, paumée au milieu de nulle part. On dirait un peu les villages dans lesquels Zorro réglait les comptes à tout le monde, avec des bagnoles et des fast foods en plus.

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On n’est pas resté bien longtemps et puis on a filé vers le Manatee Springs State Park, un endroit où viennent de temps en temps se reposer des lamantins Bon, ce jour là, apparemment, ils avaient autre chose de prévu, parce qu’on n’en a pas vu un, mais l’endroit était beau, on a pris le soleil au bord de la rivière, et on a découvert un autre aspect de la végétation floridienne, de plus en plus sauvage… On se serait presque cru dans un décor de studio de tournage installé pour l’occasion.

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_ Mais vous étiez à Hollywood ou en Floride au juste ?

_ En Floride, monsieur Ducon ! On s’approchait même sérieusement de Tampa, qui borde le Golfe du Mexique. Avant d’aller découvrir la ville, on a longé la côte car on voulait voir la mer. Le temps n’était pas génial, ça devait à peine atteindre les vingt degrés, c’est quand même frisquet pour un début décembre ! On s’est aventuré sur les îlots, les « keys », comme on dit ici, auxquels on accède par un pont, et on a choisi la plage Indian Rocks comme terrain de jeu.

C’est pas simple pour se garer dans le coin, et tout est payant, alors comme en plus on prend quatre emplacements avec Ducon, c’est l’angoisse… Mais c’est là que Debra est arrivée, sortant de sa terrasse qui donne sur un des parkings publics de la plage, et nous a dit de nous garer là, et de ne pas nous en faire. Et quand tu vois la tronche de Debra, tu te dis que personne ne viendra la contredire… Et puis si quelqu’un trouve quelque chose à redire, elle lâche le fauve, et là mon pote, t’es mal barré !

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Le fauve en question s’appelle Precious, et faut pas venir lui chatouiller les oreilles à Precious, sinon elle montre les dents. Il n’y a bien que Jeanne qui a réussi à entamer une relation amicale avec elle, mais Jeanne, c’est bien connu, est l’amie des animaux.

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On est resté jouer une petite heure dans le sable et puis on s’est rapproché de Tampa  pour la soirée.

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Le lendemain, ça a été très dense comme journée, pourtant c’était dimanche, mais on n’a pas arrêté du matin au soir.

Je vous le fais rapide monsieur le commissaire : on a commencé par une excursion le long d’une plage pour bien débuter la journée, après on a vu des mecs en slip rouge qui posaient à côté du Père Noël, et puis on a fait du tourisme près d’une centrale électrique…

_ Vous allez me développer ça un petit peu monsieur Gorin, car je n’y comprends pas grand chose…

_ Bah, alors le matin, Jess, c’est le p’tit nom de ma femme, a trouvé un endroit au bord de la mer, Picnic Beach, qui avait l’air sympa. C’est dans la banlieue de Tampa, et ça se trouve juste après une énorme usine qui fabrique je ne sais quoi, ce qui fait que jusqu’au dernier moment, tu te demandes bien où l’on t’envoie.

Et puis une fois sur place, c’est agréable, alors on en a profité, en alternant balade en forêt et sur la plage, partie de foot et grimpette dans les arbres.

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Ensuite, on a traversé Tampa et on s’est rendu directement dans le quartier cubain, Ybor City, du nom d’un mec qui a développé le commerce du cigare en implantant une usine de fabrication au cœur de ce coin de la ville, et a prospéré au point d’en devenir le symbole.

L’ambiance latinos y est bien présente, à tous les coins de rue, et ça parle plus espagnol qu’anglais, c’est rigolo. Le business semble être axé sur les cantines et la vente de cigares, on entend de la salsa qui sort des haut-parleurs des belles voitures, ou par les fenêtres des appartements.

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Et puis après, on est tombé sur les hommes rouges. Apparemment, ils sont potes avec le Père Noël, parce qu’ils étaient en train de discuter ensemble quand on est arrivé. Ils sont pas frileux les mecs, parce qu’ils portaient juste un slip rouge, des chaussures et des lunettes… Je me suis dit que j’aurais pu aller avec eux pour faire plus ample connaissance, et puis j’aurais pu parler au Père Noël des exigences de ma fille au niveau de sa liste, mais bon, j’avais que les lunettes et les baskets de semblables, mes slibards étant beaucoup moins sexy que les leurs… et puis disons que je passe beaucoup moins d’heures qu’eux à la salle de muscu, et ça se remarquerait sur la photo !

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N’empêche qu’ils étaient là pour une bonne cause, car il s’agissait d’une course à pied organisée afin de récolter de l’argent pour la lutte contre le sida, alors bravo aux hommes rouges, et attention aux coups de soleil !

Puis on est reparti, direction Fort Myers, encore plus au sud, car on avait de la famille à notre copine Vanessa à aller visiter pendant qu’on était dans le coin.

Sur la route, Jess a trouvé la présence d’une centrale électrique, qui a la particularité d’être aussi un lieu de passage de toute une colonie de lamantins, profitant de la chaleur des eaux locales, réchauffées par l’activité de l’usine, pour venir passer leurs journées à profiter à l’œil d’un bon bain chaud…

Donc au départ, ça surprend un peu, car le paysage est plutôt un peu flippant, mais on dirait que la nature cohabite plutôt bien avec l’activité industrielle locale, au point même qu’ils en ont fait une réserve naturelle de cet endroit.

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Alors, c’est marrant, tu te pointes là-dedans, et t’es accueilli un peu comme à Disneyland, sauf que le château de la princesse a une drôle de gueule en arrière-plan !

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Après, tu regardes le plan d’eau, et tu tombes sur d’immenses masses, ou plutôt tu les devines car les lamantins ne viennent quasiment jamais à la surface, et ce sont des sortes d’ombres très sombres que tu vois. Bof…

Moi, j’ai préféré mater et photographier les culs des gens qui s’extasiaient devant ce spectacle, c’était bien plus drôle ! Ma pauvre maman, tu dois avoir honte de ton fils…

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Et puis histoire de ne pas me barrer d’ici sans avoir un spécimen à mettre dans mon album de souvenirs, j’ai photographié le lamantin en plastique à l’entrée, c’est là qu’on se fait la meilleure idée de ce à quoi ils ressemblent…

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_ Tout ça est bien charmant, mais le lendemain, où étiez-vous alors ?

_ Ben, comme je vous l’ai dit, le lendemain, on voulait passer voir la tante de notre copine Vanessa à Fort Myers. Elle s’appelle Danièle et elle est installée ici depuis un bon bout de temps je crois. Et puis, cerise sur le gâteau, la maman de Vanessa, Noëlle, était venue de sa Bretagne pour passer quelques semaines sous la chaleur floridienne, et on allait avoir la chance de la voir, elle et son compagnon Henri. Comme quoi le hasard fait bien les choses…

J’ai eu Noëlle au téléphone le matin, et on a convenu de se retrouver pour le dîner dans la maison de Danièle, le soir même. Et vous savez quoi, on a passé un moment délicieux… D’ailleurs, je commence à me dire que ce qui est vraiment génial quand on trace la route dans un pays si grand pendant aussi longtemps, c’est quand ça s’arrête un peu, le temps d’une soirée, d’un repas, surtout quand on est reçu comme on l’a été ce soir là.

On avait passé la journée à donner les cours à Jules dans une librairie publique, et puis on était allé soulager Ducon dans un camping – dix dollars qu’ils nous ont demandé ces salopards ! – et c’est là qu’on a compris un des aspects de la Floride. On avait lu en effet que la Floride était surnommée « la salle d’attente pour le Paradis », ceci étant dû à une moyenne d’âge assez élevée des gens qui y vivent, et on a aussi constaté que dans le coin, certains campings vont même jusqu’à n’admettre que les gens âgés de cinquante-cinq ans et plus ! Je te dis pas comment tu te sens jeune, voire même un petit peu merdeux, quand tu es de passage dans le zoo !

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Après, on a longé Fort Myers Beach, et on s’est arrêté sur une plage histoire de se dégourdir un peu les jambes.

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Et puis comme j’ai raté le coucher de soleil sur la plage, je me le suis fait sur le pont, c’est mon côté urbain ça !

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Le reste de la journée s’est déroulé chez Danièle, qui nous a reçu comme des rois avec sa sœur Noëlle et Henri, c’était génial. On a passé la soirée à raconter notre périple, à parler aussi des potes d’Orléans, et des choses à voir dans le coin. Le tout accompagné de bon vin, de rôti de porc et de fromage, le paradis quoi…

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On a garé Ducon dans le jardin et on a dormi là, heureux comme tout d’avoir passé un si bon moment avec des gens si chaleureux.

_ C’est vrai qu’il a l’air pas mal votre voyage, monsieur Gorin… Vous voulez bien me raconter ce qu’il s’est passé le jour d’après ?

_ Bien sûr… on a pris notre petit-déjeuner chez Danièle, et puis on suivi le conseil de Noëlle, qui nous avait suggéré d’aller faire un tour sur Sanibel Island, sur le Golfe du Mexique. Alors comme le temps était, encore ce jour là, très beau, on n’a pas hésité longtemps et on s’est mis en route après avoir dit au revoir à nos amis.

Au départ, on y allait vraiment pour profiter de la plage et c’est tout, mais en arrivant, on a constaté qu’il y avait une réserve animalière dans l’île, le Darling National Wildlife Refuge. Les couples de tout âge y vont pour admirer la nature, pêcher, et bien sûr profiter de la présence de tous ces animaux sauvages. C’est un très bel endroit et tout se fait en véhicule.

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On y a vu tout de même des hérons, des pélicans, et tenez-vous bien, des alligators ! Il faut faire gaffe avec ces bestioles car elles ne bougent absolument pas, on ne les remarque pas, mais si elles vous mettent le grappin dessus, c’est trop tard… C’est la première fois que j’en voyais en milieu naturel, c’est assez impressionnant.

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Après ça, on a filé sur Captiva Island, une île au nord de Sanibel, et là, on a profité de la plage à fond. Moi, j’ai commencé par m’assoupir quelques minutes au soleil, tellement j’étais bien. Et puis ensuite, je suis allé tremper les pieds dans l’eau, pour prendre la température ambiante, et comme elle était bonne, j’ai trempé tout le reste ! J’adore être dans la mer, sentir les courants qui nous portent, nous éloignent, puis nous rapprochent de la rive, c’est trop bon.

J’ai dû rester une demi-heure dans l’eau au moins, je ne voulais plus en sortir. J’ai emmené Jules avec moi un peu, et puis Jack ensuite, ça les rend dingues les gosses d’être un peu au large, ils sont surexcités !

Puis est arrivée l’heure des jeux de sable, autre activité de plage qui peut, elle aussi, rendre fous les enfants…

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Enfin voilà, monsieur le commissaire, tout ça sur fond de palmiers, de soleil et de ciel bleu, la belle vie quoi, vous voyez ce que je veux dire…

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Et puis le jour d’après, ben je vous en parlais tout à l’heure, c’est le National Park des Everglades, avec sa nature assez exceptionnelle et ses fameux alligators qu’on ne compte plus tellement ils sont nombreux…

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Alors vous comprenez bien qu’au milieu de toutes ces belles choses, vos histoires bellevilloises me semblent bien lointaines, et ne me concernent absolument pas pour l’instant…

_ Bien, je crois que vous m’avez convaincu, monsieur Gorin. Et à quoi va ressembler la suite ?

_ Oh, vous savez, on ne planifie pas trop… même si je pense que nous allons passer encore une journée dans les Everglades, et puis après on va essayer de profiter de la mer au maximum avant Noël, c’est vrai qu’on se marre bien par ici…

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Franchement, vous devriez essayer de passer dans le coin, ça vous changerait… Et puis tiens, pendant que j’y pense, vous pourriez même profiter de l’occasion pour aller taper le carton ce week-end pendant la fête nationale de la cacahuète, c’est bien votre style ça, non ? »

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